Résistances agricoles et enjeux fonciers autour des trames bleues du pole et du péri-pole urbain de Diamniadio
Le Colloque international sur les trames vertes et trames bleues, qui s’est tenu les 13 et 14 décembre 2023 à l’Institut de Confucius, UCAD II, a été l’occasion pour les chercheurs et les praticiens de s’interroger sur les dynamiques complexes des espaces naturels en contexte urbain. Organisé par le Laboratoire de Géographie Humaine de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, l’événement a bénéficié de l’expertise d’éminents spécialistes, dont Ibrahima FAYE DIOUF et Cheikh Ahad Mbacké BA.
Dans une communication intitulée « Résistances agricoles et enjeux fonciers autour des trames bleues et du Pôle et le péri-pôle urbain de Diamniadio », les intervenants ont pu mettre en lumière les défis contemporains auxquels sont confrontés les espaces agricoles situés aux interfaces urbaines.
Le discours d’ouverture a établi un positionnement scientifique clair, articulant la présentation autour des acteurs, des réseaux et du dispositif en place. Les éléments de contexte historique, remontant aux politiques agricoles de 1964 et à la lettre politique de 1984, ont permis de définir le cadre de l’étude.
La communication a mis en exergue plusieurs messages clés, notamment la nécessité de comprendre les pratiques de valorisation des ressources en eau dans le contexte des modes de gouvernance et des mutations agricoles. Elle a souligné l’existence de conflits entre différents acteurs – entreprises, collectivités territoriales, pouvoirs coutumiers et agriculteurs – et relevé les contradictions inhérentes à une agriculture sous influence urbaine, soulignant une pression accrue sur les ressources en eau due à l’étalement urbain.
Les intervenants ont fait état des menaces qui pèsent sur les espaces agricoles et de l’émergence d’un système marchand d’exploitation qui arbitre de plus en plus les demandes en ressources hydriques. Ils ont également présenté les archétypes de conventions d’accessibilité à la ressource en eau, en passant par la grille de lecture des modes d’accès et la confrontation entre le modèle des villes subsahariennes et l’intérêt général.
Le point de clôture de la présentation a été consacré aux coûts élevés de l’eau, reflétant une généralisation de la convention marchande, et aux conséquences pour les populations locales et leur accès à l’eau.
La communication a suscité un vif intérêt parmi l’auditoire, révélant un public motivé et engagé dans le débat actuel sur l’urbanisation et la gestion des ressources naturelles. Les échanges qui ont suivi ont permis d’approfondir la discussion et de réfléchir aux solutions possibles pour concilier développement urbain et préservation des espaces agricoles et des ressources en eau.
À l’issue de cette intervention, il est devenu évident que les trames vertes et bleues constituent des enjeux majeurs pour le développement durable des villes, et que leur intégration dans la planification urbaine et territoriale demeure un défi crucial pour les décideurs, les chercheurs et les citoyens.