Cartographie du couvert végétal et des zones humides de la région de Dakar (Sénégal) à l’aide des images Sentinel-2 et Landsat 8 OLI
Lors du récent Colloque International sur les Trames Vertes et Trames Bleues, qui s’est tenu au Centre Confucius les 13 et 14 décembre, un débat captivant a été suscité par la présentation de Dr. Gallo NIANG, du Laboratoire de Géographie Humaine (LaboGehu) de l’Ucad. Son intervention, portant sur les « Dynamiques environnementales de 1970 à 2020 et problématiques de la gestion de l’espace du Lac Retba (Lac Rose) », a levé le voile sur les enjeux environnementaux et sociaux liés à ce site emblématique.
Au cœur de la communication de Dr. NIANG, une contextualisation approfondie du Lac Rose a servi de point de départ pour comprendre les défis auxquels ce milieu naturel est confronté. Un accent particulier a été mis sur l’impact de la sécheresse des années 1970-1990 et son lien avec l’assèchement progressif du lac, ce qui a entraîné une vague de spéculations foncières aux conséquences profondes.
Dr. NIANG a illustré comment la dégradation de l’espace autour du Lac Retba a non seulement affecté les zones humides et les activités traditionnelles qui en dépendent, mais a aussi ouvert la porte à des opportunités de développement immobilier, parfois au détriment de l’environnement. Il a mis en lumière la corrélation entre la spéculation foncière et l’augmentation des inondations périurbaines, un problème qui est devenu notable depuis 2005.
L’objectif principal de cette étude était de tracer les changements dans l’occupation du sol sur une période de 50 ans. Pour cela, Dr. NIANG et son équipe ont adopté une approche spatio-temporelle minutieuse, appuyée par des techniques de traitement d’images et l’utilisation de Systèmes d’Information Géographique (SIG). Cette méthode a permis de dévoiler des transformations marquantes : de la régression des zones aquatiques et végétales entre 1972 et 1992, à la régénération de la végétation jusqu’en 2012, suivie des changements récents jusqu’en 2023, explicitant comment ces évolutions sont intrinsèquement liées aux variations pluviométriques.
Les messages clés de la communication ont été reçus avec acuité par l’auditoire. Premièrement, l’assèchement du Lac Rose a eu des effets notables sur l’occupation des sols, influençant la spéculation foncière et la pression immobilière. Deuxièmement, ces facteurs contribuent aux inondations périurbaines, soulignant le besoin d’une meilleure gestion urbaine face aux changements environnementaux.
La réaction du public ne s’est pas fait attendre. Une prise de conscience environnementale s’est manifestée, traduite par un appel à la sensibilisation sur l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles. Des débats engagés sur la gestion urbaine ont émergé, ainsi que des demandes pour des actions gouvernementales concrètes afin de contrer les effets dévastateurs de la spéculation immobilière et des inondations.
L’intervention de Dr. Gallo NIANG a, sans doute, marqué les esprits lors de ce colloque, en éclairant les participants sur les problématiques complexes de gestion de l’espace et en plaçant la durabilité environnementale au centre des discussions sur le développement urbain et la conservation des écosystèmes.