Titre de la communication :Infrastructures Linéaires de Transport et continuités écologiques au Sénégal ; l’autoroute A1 à la traversée de la forêt classée de Mbao à Dakar.
L’évolution de la mobilité des personnes et de leurs biens met les gouvernements africains face à un dilemme : d’une part, ils doivent mettre en place les conditions nécessaires aux déplacements et d’autre part, ils doivent veiller au respect des engagements nationaux et internationaux notamment en termes de respects des normes environnementales. Or, la réponse apportée à la question de la mobilité passe, très souvent, par la construction d’Infrastructures Linéaires de Transport (ILT) à coût environnemental élevé. Au Sénégal, La construction de ces infrastructures de transport a été une constante (Lombard J., 2015). La politique de transports menée par l’Etat dans ce domaine vise à contribuer à un développement durable : les différents documents de planification ont accordé un intérêt significatif au potentiel naturel et paysager. Cependant, ces ILT construites-routes autoroutes, voies ferrées- ont tendance à déstructurer et à couper des continuités écologiques et deviennent ainsi des facteurs de fragmentation des milieux naturels traversés. L’artificialisation de milieux jadis écologiques à Dakar et ses environs a conduit à la fois à la réduction de la bande de filao à Guédiawaye, la fragmentation de la forêt de Mbao et le déclassement partiel de la forêt de Diass, et autant de ruptures dans leur fonctionnement. Ces situations nécessitent une analyse fine afin de mieux penser l’applicabilité de la trame verte et bleue, outil efficace au service de la protection de l’environnement en France (Galochet M., 2019), au cas sénégalais. En effet, la trame verte et bleue a été introduite en France à travers la loi n°2009-967 du 3 aout 2009 de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle de l’environnement. L’objectif des trames vertes et bleues est de parvenir à des connexions entre milieux naturels et des échanges entre les espèces animales et végétales. Des études de cas déjà menées en Afrique montrent bien la nécessité d’appliquer des mesures de protection, de conservation et de restauration des continuités écologiques au moyen des trames vertes et bleues tout en tenant compte des pratiques locales telle que l’agriculture périurbaine (Robineau O. et alii (2014), Deronzier M., 2017). Partant du cas de la coupure de la forêt classée de Mbao par l’autoroute A1 du Sénégal, plus connue sous le nom de l’Autoroute de l’Avenir, cette contribution a pour visée de montrer les effets produits par la construction d’ILT sur les continuités écologiques. Elle interroge les choix politiques entre continuité du transport et trame verte. Se posent également la question de l’érosion de la biodiversité (Lévêque C., 2022) et celles des compensations écologiques. La méthodologie envisagée repose essentiellement sur une approche qualitative et des observations du site. Des entretiens seront organisés auprès des agents de conservation des forêts et des parcs mais aussi auprès des autres acteurs concernés par la question. Cette communication se structure en trois parties. Dans la première, les orientations majeures en termes de réduction des atteintes à l’environnement lors de l’élaborations des projets d’infrastructures linéaires de transport seront revisitées. Dans la deuxième partie seront identifiées les transformations notées dans forêt classée de Mbao suite la construction de l’autoroute A1. Enfin, dans la troisième partie, la réflexion sera axée l’applicabilité de trame verte et bleue au niveau de l’écosystème étudiée.
Mots clés : infrastructures, Transport, trame verte, Mbao, Dakar
Bibliographie indicative
Deronzier Magali, 2017. Articulation ville/nature en Afrique de l’Ouest. Systèmes de gestion et diversité des rapports liés à la biodiversité végétale dans la ville de Bobo-Dioulasso (Burkina Faso), Master 2 Spécialité Environnement, Développement des Territoires et Sociétés, AgroParisTech / Université Paris-Saclay et l’Université Paris Sorbonne, 104 p
Fortier Agnès, et Pierre Alphandery, 2012. « Les enjeux d’une gestion durable de la faune sauvage. La mise en œuvre des ORGFH en France ». Économie rurale, no 327-328 (mars), 52-64
Galochet Marc. 2019. « La Trame verte et bleue des Hauts-de-France, un outil d’aménagement écologique des territoires ». Bulletin de l’Association de géographes français 96 (1): 68-84.
Leveque Christian,2022. Erosion de La Biodiversité. ISTE Editions.
Lombard Jérôme, 2015. Le monde des transport Sénégalais : Ancrage local et développement international
Robineau Ophélie, Dugue Patrick, et Soulard Christophe-Toussaint, 2014. « Les trames vertes des villes africaines au service de l’agriculture urbaine ? Appropriation locale d’un modèle occidental », Pour, vol. 224, no. 4, 2014, pp. 255-265.