Titre de la communication :Savoirs et Pratiques endogènes de gestion des ressources naturelles dans la Réserve de Biosphère du Delta du Saloum (RBDS) (communes de Dionewar et Palmarin région de Fatick…)
La nature offre à l’homme diverses ressources naturelles issues des écosystèmes terrestres et marins. Ces écosystèmes soutiennent la vie des hommes et des animaux (UNESCO, 2006). Malgré leur importance, Ils continuent de subir les effets du changement climatique et de la croissance démographique. Cette situation ne reste pas sans conséquence sur les communautés côtières qui dépendent fortement des produits de cueillette et de pêche (Fall, 2006). Face à cette vulnérabilité, les populations locales mettent en place des pratiques anciennes de conservation dictées par des savoirs traditionnels qu’elles ont hérité de leurs ancêtres et qu’elles continuent à perpétrer jusqu’à aujourd’hui.
Dans les îles du Saloum, les communes de Dionewar et Palmarin marquées par une extraction continue des ressources naturelles (cueillette végétale, cueillette de fruits de mers et pêche) (UICN, 1999), la conservation présente différents enjeux. A côté des techniques modernes, parc national, réserve de biosphère, les savoirs et pratiques endogènes prennent une ampleur considérable dans la gestion et conservation des ressources. Les populations résidentes de ces terroirs sont très ancrées à leur tradition et à leur culture. Cet ancrage à la fois culturel, cultuel et traditionnel se manifeste aussi dans leur vision de conservation des ressources territoriales. Ces ressources ont des valeurs culturelles, spirituelles et matérielles remarquables. La conservation passe par des prohibitions liées à certaines espèces animales et végétales, à la sacralisation d’espaces et d’espèces halieutiques et végétales et à des pratiques rituelles et cultuelles (totems, ndoute)
Entre autres milieux, figurent les sites naturels qui jouissent d’une protection fondée sur des règles traditionnelles, lesquelles reposent sur des savoirs locaux transmis à travers les générations (Diatta C.S et al, 2022). Les savoirs locaux identifiés ainsi que de nombreuses pratiques locales contribuent à la conservation des ressources naturelles, malgré les pressions multiples.
Ces pratiques et connaissances traditionnelles de conservation s’affirment à travers la mise en place de forêts sacrées, de parcs ou sites de reproduction d’espèces marines (sofna et bakina), l’instauration de repos biologique et l’interdiction de certaines pratiques. Les savoirs et pratiques endogènes étaient portés par des autorités coutumières qui exerçaient leurs autorités sur tout le territoire villageois. Ce mode de conservation basé sur le système lamanale est très efficace en matière de conservation. Dans ce système, la gestion de la forêt et de la mer est confiée au lamane (yaala cob et yaalo mag), qui signifie détenteur des terres et de la mer.
Ce projet de communication s’intégrant dans le cadre de notre thèse en cours a comme objectif de présenter et démontrer l’efficacité des stratégies de préservation des ressources naturelles développées par les populations autochtones de Dionewar et Palmarin, à travers leur rapport spirituel à l’espaces, leur culture et tradition et leur croyance.
La méthodologie utilisée pour cette étude est essentiellement qualitative. Des entretiens ont été effectués auprès de personnes ressources. Pour ce faire, nous avons ciblé en priori les personnes âgées, Les chefs coutumiers, les chefs de villages ou lamanes, le chef des services des CLPA, les femmes transformatrices et les responsables de la circoncision (Chef des ndoutes).
Un appareil numérique a été utilisé pour l’enregistrements des entretiens, et Word pour la transcription des données et la saisi du texte.
Mots clés : trames vertes et bleues, savoirs et pratiques endogènes, ressources territoriales, usage